L'appel du sens
L'appel du sens nouvelle version
Synthèse actualité :
Les acteurs sociaux (travailleurs sociaux, cadres des ESSMS, entrepreneurs sociaux) dénoncent « une perte de sens de leur travail » en lien avec les réformes d'inspiration néolibérales de MACRON (réforme de l'allocation chômage, réforme des retraites à venir) et de l'ambiance autoritariste et xénophobe (anti étranger, anti migrants) d'inspiration néonationale de LEPEN. Face à ce « front anti social » des deux leaders potentiels de la présidentielle de 2022, Ils appellent à l'émergence en urgence d'une « troisième voie sociale » pour 2022 à travers le processus de la primaire populaire.
Synthèse globale :
Des acteurs sociaux (travailleurs sociaux, cadres des ESSMS, entrepreneurs sociaux) dénoncent « une perte de sens de leur travail » « du fait des normes budgétaires et bancaires » imposées par l'orthodoxie financière et le modèle néolibéral. Ces normes financières viennent percuter le social et le médicosocial par une culture d'entreprise qui lui est étrangère et qui n'a rien à faire dans le champ du social. Cette culture « gestionnariste » vient percuter de plein fouet la logique socio-éducative qui doit présider à leurs actions et génère une réduction des moyens, une marchandisation et une deshumanisation qui engendre une dégradation des conditions de travail et d'accueil des personnes accompagnées. En réponse, ils lancent « l'appel du sens » qui vise à créer une mobilisation des acteurs et du monde de la recherche et de la formation pour « redonner son sens à l'action sociale » en imposer de nouvelles normes, « les normes du sens », qui doivent présider aux décisions du secteur social et médical.
TEXTE
« L'APPEL DU SENS »
Nous nous reconnaissons dans le métier générique d' « acteur du social ».
Nous sommes psys, coachs, enseignants, formateurs, travailleurs sociaux, cadres de ESMS, personnels soignants, responsables RH, entrepreneurs de l'économie sociale et solidaire, agents de service public, ...
Nos métiers sont reconnus comme porteurs de sens pour les autres, la société, l'humanité. Nous accompagnons des publics sur le chemin de santé, de la guérison, de leur développement personnel, de leur éducation, de leur insertion ou réinsertion, de leur vie professionnelle et sociale, ... Nous remplissons un rôle important dans notre société : accompagner les êtres humains. Nous sommes un rouage important pour une société plus juste et plus humaine, en prévention ou en réparation de la chute, pour que l'individu se relève et puisse vivre dans la dignité. Nous incarnons le lien humain qui rend fluide les relations sociales grâce à l'instauration de la confiance.
Nous faisons de beaux métiers et pourtant nos métiers sont en danger : en grave danger de « perte de sens ». Bien souvent au quotidien nous ne reconnaissons plus le sens de ce que nous faisons.
Nos métiers font l'objet d'attaques insidieuses qui rognent au quotidien les fondements de notre travail. La cause en est profonde, ne date pas d'hier et ne s'arrêtera pas demain. Elle est si insidieuse et si communément admise qu'il nous est même difficile de la nommer pour la dénoncer. Il nous semble cependant qu'il faut lui dire stop, la nommer et crier notre rage avant qu'il ne soit trop tard. Il est temps de réagir. Cette réaction ne vient pas d'une actualité quelconque mais d'un mouvement de fond, c'est un appel à long terme, une réaction sur le long court. Cet appel c'est « l'appel du sens « .
Il s'agit d'abord pour nous de nommer le problème : les normes budgétaires et bancaires. Sous la houlette de l'idéologie néolibérale nos services sont soumis à un mouvement de fond qui se veut « rationnel », qui raisonne selon une certaine logique et qui vise à instituer les normes managériales des entreprises pour gérer nos métiers. Sauf que le coeur de nos métiers est le lien humain et que le lien humain ne se gère pas, il se construit, pas à pas, petit à petit pour créer le bien le plus précieux : la confiance. Il lui faut du temps, de la patience, de l'énergie, des moyens. Les normes financières imposent de nouvelles pratiques qui nous éloignent du coeur de nos métiers. Lorsque nous travaillons sur informatique, nous mettons des gens dans des cases, nous ne construisons pas le lien humain. Lorsque nous faisons des évaluations, nous ne faisons pas le coeur de nos métiers, nous répondons à une demande technocratique. Lorsque nous gérons nos services pour satisfaire les normes budgétaires et bancaires, nous ne faisons pas ce pour quoi nous sommes payés. Pire, on nous impose des manières de travailler qui sont des non-sens pour nous : temps chronométré, modèles d'entretiens formatés, formatage et informatisation de la réponse sociale. Tout cela empêche le travail éducatif et de lien de se créer. Nos emplois tournent à vide, ils perdent leur sens. Si nous perdons le sens, nous souffrons et si nous souffrons nous ne pouvons pas servir le public dans les meilleures conditions.
Bref, sous les coups de butoir des normes budgétaires et bancaires, nos métiers coulent sous l'effet de trois catastrophes : l'austérité sociale, la marchandisation et la déshumanisation. Nous dénonçons la réduction systématique de nos moyens alors que les besoins sociaux explosent du fait des politiques néolibérales qui sont menées. Nous dénonçons la logique qui veut faire du marché économique une réponse sociale alors que justement le social est une réponse à un problème humain que la logique marchande ne satisfait pas. Nous dénonçons enfin une gestion déshumanisée et technocratique des problèmes sociaux. Derrière les statistiques se cachent des humains et c'est ce qu'oublie la vision gestionnaire des masses humaines.
Les dégâts causés par ces trois logiques commencent à être reconnus dans l'hôpital où les restrictions d'austérité budgétaires ont été un non-sens pour la qualité du soin. La crise du COVID 19 a démontré que ces politiques étaient fausses. Il est temps qu'une prise de conscience similaire soit actée pour l'ensemble des métiers de l'accompagnement de l'humain. Il est temps de reconnaître que les normes budgétaires et bancaires sont un non-sens dans nos secteurs et d'inventer de nouvelles normes, celles qui correspondent aux sens de nos actions. Nos métiers ne sont pas techniques, nous gérons l'humain et par définition nous ne savons pas ce qui va se passer lors de nos entretiens ou de nos interventions collectives. Seul le sens de nos actions peut garantir la qualité de nos services.
Cet appel est le premier pas d'un mouvement : nous demandons la mise en œuvre d'une autre politique pour nos métiers. Il s'agit de lancer un vaste mouvement de recherches, de réflexions et d'actions pour créer un mouvement social qui refondera nos métiers et la gestion des structures qui nous portent sur des bases saines. Il s'agit de refonder les formations de nos métiers car les normes budgétaires et bancaires se sont instillées dans les réformes qui nous font perdre le sens de nos identités et de nos pratiques. Ce mouvement social, nous le nommons « vers le grand partage planétaire » car il est porteur d'un nouveau sens, d'une nouvelle direction pour l'humanité. Face à l'impasse des pratiques capitalistiques pour accompagner l'humain nous voulons mettre en œuvre une alternative, une bifurcation, nos sociétés doivent changer de cap et construire un moment de transition écologique et solidaire pour l'avènement d'une société durable et humaine. Le coeur de cette alternative est ce que nous appelons « les normes du sens », c'est-à-dire la mise en œuvre de normes qualités qui s'appuient non pas sur une vision « gestionnariste » mais sur le sens de nos pratiques au service du public que nous accompagnons. La mise en place de ces normes demande un renversement total de la logique comptable (voir les économistes de la TMM qui déconstruisent le « mythe du déficit ») et doit être portée par les acteurs de terrain dans une logique de démocratie participative. La clé est la confiance dans les acteurs de terrain et les publics accompagnés qui savent ce dont ils ont besoin pour répondre aux problématiques sociales, humaines et sociétales auxquelles ils sont confrontés. Il s'agit de faire remonter de la base au haut de la pyramide sociale les aspirations et les besoins des personnes concernées. Aussi nous souhaitons lancer un grand mouvement de consultations populaires pour cerner les besoins réels et nouveaux de notre société. Cette enquête participative devra aboutir à des projets concrets de réponses sociales à mettre en œuvre pour répondre aux besoins sociaux et aux défis du XXIème siècle.
Signer l'appel du sens est la première étape pour intégrer le mouvement. Par la suite, vous recevrez nos mails pour structurer notre action et nous reviendrons vers vous pour mettre en œuvre notre grande enquête participative et faire émerger les projets. Le but est de créer une Force Humaine pour catalyser un saut qualitatif de notre société en répondant aux défis sociaux, sociétaux et humains du XXIème siècle. Le social est en effet un mode d'intervention dans la société qui a fait ses preuves et qui produit des résultats en termes d'insertion et de lutte contre les inégalités. Depuis la fin des Trentes Glorieuses, l'idéologie néolibérale remet en cause ces acquis et grignote les droits sociaux qui se réduisent comme peau de chagrin. Il est temps d'adopter une posture de combat pour l'acquisition de nouveaux droits sociaux et de ne plus se contenter d'une posture défensive. Il est temps de promouvoir un nouveau modèle de développement durable et de réconcilier l'économique et le social sur la base des expérimentations de l'Economie Sociale et Solidaire qui doivent changer d'échelle et devenir la nouvelle norme sociétale. C'est ce que propose de construire l'association « Vers le Grand Partage Planétaire ». Rejoignez le mouvement !!!! Signez l'appel du sens.